Ça y est c'est le départ pour la Grèce ! Après un petit tour au
marché de Sirracuse et un expresso avec Peter, il est temps de mettre
les voiles.
Toutes les météos annonce un Force 4 de Nord Ouest pendant toute la
traversée, cela nous fait naviguer au largue, c'est parfait !
On part vers 13h après avoir relevé les 2 mouillages :
Celui sur le guindeau c'est de la rigolade (bien que les nouveaux voisins soient passés par dessus avec le leur)
Mais l'autre, il faut le remonter à la main ! ça chauffe les bras du capitaine ...
En sortant de la baie on se rend compte que le vent est plus Nord Est
que prévu, on navigue au bon plein, allure assez confortable quand la
mer est plate et que le vent est léger.
Et puis cela doit être un effet de côte, on continue !
Le vent est faible dans la soirée du coup pour continuer à avancer on
envoie le spi asymétrique, le cap est pas génial mais on ne veut pas
mettre le moteur (à 1,80€ le litre c'est effectivement de l'or noir).
Le vent est toujours faible mais la nuit est tombée, on décide d'affaler le spi avant qu'il ne fasse trop sombre. A peine le spi tombé dans la cabine, TZZZZZssssssssh ! Le frein de la canne de pèche à la traine s'affole !
Je serre le frein et ferre assez fort, j'ai peur de tout casser.
Avec le bateau à 5/6 kts impossible de ramener. J'ai vraiment peur que tout casse d'un moment à l'autre.
On croit à une nouvelle blague d'un sac poubelle, mais de toute façon il
faut le remonter, on arrête le bateau, et armé de ma ceinture de
combat, je commence à ramener le sac poubelle, mais on ne voit rien à la
surface.
Une fois à quelques mètres de la plage arrière on ne voit toujours rien,
mais il semblerait qu'il s'agisse d'un sac poubelle drôlement agité.
C'est là que j'aperçois la BETE, un petit thon (pas loin de 10 kilos quand même),
maintenant qu'il est tout proche, il va falloir le sortir et le mettre
sur le pont.
Je l'attrape par le corps à 2 main et le sort rapidement. Attention aux Hameçons qui volent un peu dans tous les sens. Il a mordus sur les plumes blanches brillantes (ce qu'on utilise en Bretagne pour prendre du maquereau ou du bar)...
Je le cale sur le banc de cockpit et je l'assassine. Du sang partout...
Le problème c'est qu'il ne va pas rentrer dans le frigo, donc faut couper !
Je le vide et lui coupe la tête et la queue. Au passage je me fais une bonne tranche de Sushi bien frais.
On l'emballe dans de l'alu puis on scotche pour que ça tienne bien et que le sang ne coule pas trop dans le frigo....
On passe des sceaux d'eau partout, pour nettoyer, mais l'odeur est
persistante. D’ailleurs le spi que l'on avait pas eu le temps de ranger,
a pris quelques taches.
Le reste de la nuit se passe sans problème, on navigue à la cool en
descendant plus au sud que notre cap initial. J'aime pas être en dessous
de notre route car il est toujours plus facile d'abattre que remonter,
mais on s'attend toujours a du vent de Nord Ouest qui nous fera remonter
sur notre route très facilement.
Le lendemain matin vers 7h le vent monte progressivement et s'établit à
20kts de Nord, j'attends que Anne se réveille et on met le solent, puis 2
Ris dans la Gv. On commence à se dire que le vent ne va pas tourner au
Nord Ouest et qu'il ne faut pas trop attendre pour rattraper notre route
initiale parce qu'au sud du peloponese il n'y a rien, et si les conditions
durcisse encore, on sera peut être obligé d'abattre et donc de descendre
plus au sud.
On remonte donc sur notre route au près dans une mer (très) agitée. Des
conditions fatigantes parce qu'à cette allure le bateau tape dans les
vagues, il est difficile voir impossible de dormir.
La fatigue associée aux conditions de mer et aux odeurs de poisson me
retourne le ventre (le sushi n'était pas une très bonne idée en fait).
Je finis par y laisser mon dernier repas.
Dans l'après midi des oiseaux de haute mer viennent se reposer à bord,
ils sont vraiment étonnant, il nous approchent à quelques centimètre, ils
se collent même à nos vestes de quart pour se protéger du vent. Un me
monte sur la casquette mais pas assez longtemps pour la photo.
L'un d'eux décolle du bateau en trombe, il monte quasi à la verticale
face au vent et attrape un papillon, puis revient à sa place sur le
bateau pour déguster ! Waouh on est sur le cul !
Ça nous fait un sacré spectacle.
Une chose est sure, ils cherchent un bon abri pour dormir, on les
empêches de rentrer à l'intérieur mais ils sont têtus (2 réussissent à
rentrer mais pas envie qu'ils laissent des "traces" partout).
A la tombée de la nuit, ils ont tous trouvés un bon abri (2 derrière un
seaux dans la baignoire, 2 autres sur le balais dans le rangement de
cockpit).
Nous voila donc accompagnés de 4 oiseaux sur Hum Hum.
Au petit matin, ils font quelques aller retour sur le bateau et finissent par partir (ils ont passé quasi 24h à bord).
A la tombée de la nuit suivante le vent faibli et la mer s'aplatit, Ouf
on va pouvoir dormir...On a vu aucun bateau de la journée donc on décide
de mettre un réveil toutes les 20 minutes pour que celui de quart
s'assure qu'il n'y ai rien en vue.
On a vu aucun bateau pendant la traversée (1 au départ qui allait dans
le détroit de Messine et 1 à l'arrivée qui passait entre les îles
Grecques et remontait dans l'adriatique).
La nuit se passe très bien on dort pas mal.
Au petit matin le vent tombe petit à petit, il nous reste ~ 50 mN à
faire, on est au près et on peut pas s'écarter de notre route
maintenant.
On fini par démarrer le moteur, on navigue avec voile et moteur à
6/7nds. Cela permet de faire des économies de carburant et d'aller vite.
On s' amarre au quai, à peine le moteur éteint, le barman du bar face au
quai vient nous accueillir, en gros tout est possible. (Eau / Elec /
Douches / internet / Machines à laver ...)
Les Grecs ont la réputation d'être accueillant mais là on est assez surpris.
On passe à la police pour les formalités d'entrée en Grèce (un transit
log à payer pour séjourner 6 mois) mais ils regardent un match de foot,
volume à fond, il faut revenir demain matin. On les dérange pendant leur
match ça a le mérite d'être clair.
Jusqu'ici ils parlent tous très bien Anglais (boulangère, barman, douanes...).
On est entrain de voir pour une clé 3g mais c'est pas gagné, les tarifs
sont assez élevés, et cela fonctionne à la conso comme en France.
A+ Bye